Les choses qui changent entre un et deux enfants.
Avoir son premier enfant est un chamboulement indescriptible dans sa vie. Tout notre monde, nos habitudes et notre quotidien changent. Du jour au lendemain on se retrouve responsable d’une petite bestiole et celle ci devient clairement le boss de la maison. C’est ce truc de 3-4kg qui va décider quand tu manges, quand tu dors, quand tu te lave et même quand tu fais pipi ! Heureusement avec le temps (plus ou moins long) on apprend a dompter cette petite bête (ou on développe un syndrome de Stockholm, je ne saurais dire) et les choses rentre petit a petit dans l’ordre et un nouveau rythme de vie se met en place.
On pourrait croire qu’en étant déjà passé par là, avoir un deuxième bébé c’est plus ou moins de la tarte … et bien pas du tout. Déjà parce que s’il nous reste des automatismes (savoir changer une couche, bercer bébé, etc …) il y a des choses qu’on a oublié (occulté) avec le temps. Les nuits blanches, la servitude, etc …
Mais s’ajoute à ça qu’en plus de s’occuper du nouveau venu, et bien on a l’ancien à gérer aussi ! Dans mon cas en plus, ma première ayant 2 ans au moment de la naissance, même si elle est autonome sur pas mal de chose, ça reste malgré tout encore un bébé. Un gros bébé qui a un peu mal vu la venue de cet envahisseur tout fripé et dodu (et c’est toujours un peu le cas).
Je suppose, même si je me doute que ce n’est pas évident pour l’enfant, que quand le premier est plus grand il est plus apte a comprendre que son temps d’attention est maintenant à partager avec le nouveau venu (enfin suivant le caractère de l’enfant). On peut au moins en parler avec lui en sachant qu’il a un certain niveau de compréhension qui n’est pas le même qu’une enfant de 2 ans.
Dans notre cas, même si dans l’ensemble cela ce passe plutôt bien, il y a quand même des moments pas faciles. Que ce soit la jalousie de ne plus avoir l’entière attention (qui vont parfois jusqu’à des gestes de violence), de voir que maintenant certaines affaires ne sont pas qu’à elle, qu’elle doit en plus de ses parents, partager son environnement. Où de la régression dans le comportement. Avant la naissance de Victor, Olivia était en très bonne voie pour être propre. Elle sentait quand un besoin arrivait et le disait ou aller d’elle même aux toilettes. Il y avait toujours des accidents mais elle était vraiment sur une bonne lancée. Alors que maintenant elle ne dit jamais quand elle a envie. Si on lui dit d’aller aux toilettes, une fois sur deux elle ne veut pas et demande à ce que sa couche soit changée sur le tapis de change comme on le fait pour Victor. Il y a les crises aussi. Si Victor se met a pleurer, elle va pleurer aussi pour qu’on s’occupe d’elle comme on le fait avec lui. Pleins de petites choses comme ça qui bout a bout sont dures à vivre au quotidien …
Dans le quotidien ce qui change c’est le bordel ! C’est peut être pas le cas de tout le monde, mais de beaucoup quand même je pense. Un enfant c’est déjà pas mal envahissant même en grandissant, au niveau jouets, équipements en tout genre mais quand vous ajoutez à ça le retour des affaires de bébé (que vous avez pourtant épuré par rapport au premier en sachant cette fois ce qui est vraiment utile ou pas) et bien vous avez une maison pleine à craquer. Et vu que comme dit plus haut, vous dormez très peu la nuit, même quand vous n’avez pas votre grand à gérer la journée, vous n’avez pas la force de passer votre temps libre à ranger de fond en comble. Vous cachez alors la misère et vous tentez de gratter quelques minutes de sommeil ou de détente si votre bébé vous en donne la permission.
La voiture aussi c’est un joyeux bordel ! Rien qu’au quotidien ça se complique. Si dans notre cas, avec Olivia qui est malgré tout encore assez petite, on prenait quand même la poussette dans le coffre, si on venait à manquer de place dans celui ci, il nous restait toujours la place passager à coté d’elle. Plus maintenant ! Chaque sortie en famille, si on espère faire un peu de courses ou quoi au passage, c’est un vrai casse-tête pour réussir a tout rentrer (et sortir !). Le pire a été pour noël. Vu qu’on est dans une autre région que nos familles, ça a été un vrai Tetris de faire rentrer toutes nos affaires dans la voiture avec en plus les cadeaux (le retour a été folklo aussi). Pour rappel on a aussi une chienne, qu’il fallait amener car pas de possibilité de garde (du moins pas sans que ça coute un bras et une testicule) sauf que là vraiment impossible de le loger dans la voiture. C’est donc ma mère qui a du venir en train quelques jours plus tôt pour prendre la chienne et l’amener ainsi jusqu’à chez elle. Et inversement pour nous la rendre. Joyeux bordel je vous dis …
L’organisation du quotidien est un combat aussi. Actuellement j’ai la chance que Jérémie soit a la maison (mais plus pour longtemps. J’ai peur …) donc pour le moment on arrive a bien gérer avec l’un qui s’occupe d’un enfant et l’autre du deuxième. Mais quand je vais me retrouver toute seule, ça va être de nouveau la course le matin pour lever et m’occuper des deux pour préparer Olivia à aller chez la nounou. Les jours ou elle n’y va pas je vais avoir a gérer les crises de jalousie de si je m’occupe de Victor ou les pleures de Victor si je m’occupe d’Olivia. La préparation des repas est aussi très compliquée vu que je ne peux pas les laisser ensemble sans surveillance vu qu’Olivia a tendance a être brute avec lui (involontairement tout comme volontairement …). Et pour peu que Jérémie se retrouve à travailler de nuit, je vais être en galère à gérer le coucher d’Olivia qui est très ritualisé en devant soit réussir a endormir Victor avant, soit devoir faire en sorte qu’il soit calme le temps que je m’absente car s’il pleure et que je dois y aller, Olivia va se sentir délaissée et je ne trouve pas ça bien.
Bref, il y aurait sans doute bien d’autres choses a dire mais en gros si l’aspect logistique est compliqué, il n’est cependant pas insurmontable avec de la pratique et de l’ingéniosité. Pour moi le plus dur c’est surtout de réussir a jongler entre les deux enfants. Ne pas en délaisser un au détriment de l’autre, mais c’est malheureusement plus facile à dire qu’a faire. J’adore redécouvrir avec Victor l’évolution d’un bébé. De voir chaque jour les nouveaux apprentissages qu’il découvre. J’ai envie que cela dure encore mais en même temps j’ai hâte qu’il gagne en autonomie (et qu’Olivia grandisse elle aussi) pour que le quotidien soit plus simple à gérer, même si je me doute que d’ici là, de nouvelles difficultés pointeront le bout de leur nez.